LA PETITE VENISE DU NORD : BRUGES

20 avril 2009

LA PETITE VENISE DU NORD : BRUGES

Dès le IIème siècle une communauté gallo-romaine est présente dans la ville, dont les ancètres vivaient d'agriculture et pratiquaient le commerce avec d'autres localités gauloises et avec l'Angleterre.

Le nom de BRUGGE n'apparait qu'au IXème siècle et est le dérivé de l'ancien scandinave "Bryggja" qui signifie embarcadère. Les Vikings, alors tristement réputés dans toute la région pour leurs pillages dévastateurs, n'ont jamais réussi à pénétrer dans l'enceinte de la ville, à l'époque bien protégée par une forteresse érigée par les comtes de Flandre.

La Bruges marchande ne cessait de se développer. Au cours du XIème siècle, sa fonction portuaire, essentielle à ses activités, fut compromise par l'ensablement du chenal qui la relia à la mer. Un nouveau bras de mer navigable, baptisé le Zwin, lui offrit l'accès maritime dont elle avait tant besoin pour assurer ses débouchés commerciaux.

Au XIVème siècle, Bruges était devenu le centre commercial le plus important de l'Europe occidentale du Nord. Cet essor était principalement dû à l'art des tisserands brugeois, qui produisaient le fameux drap flamand. Ce commerce intensif avec des marchands des quatre coins du continent, donna naissance à la première bourse au monde.

En 1350 la ville recensait 40 000 habitants, nécessitant alors une seconde fortification pour inclure cette population galopante. Il reste aujourd'hui quelques portes d'accès et les remparts, véritable ceinture verte, offrant une fonction récréative pour le promeneur. Quatre moulins y font encore tourner leur ailes au gré du vent.

Le XVème siècle fut le siècle d'or pour la ville sous le règne des ducs de Bourgogne: le faste de la cour, un commerce du luxe, la croissance économique, puis les arts et la culture s'installent avec les chefs de file des peintres primitifs flamands. Le patrimoine architectural brugeois s'enrichit d'édifices de grande valeur comme l'hotel de ville monumental, des maisons et diverses églises.

Le décès de la duchesse Marie de Bourgogne sonne le départ de la maison de Bourgogne de la cité confrontée une nouvelle fois à un ensablement de la région côtière. La prospérité quitte peu à peu la ville tout au long des siècles suivants.

Sous l'occupation espagnole, Bruges perd définitivement son accès à la mer. Puis les guerres de religions, les dominations successives de l'Autriche, de la France et des Pays-Bas n'apportent pas d'eau au moulin d'une potentielle reprise, même dans les années qui suivirent l'indépendance de la Belgique. Bruges était devenue à la fin du XIXème siècle une ville pauvre qui manqua également le train de la révolution industrielle.

Ce n'est que grâce à la sortie du livre "Bruges la Morte" de Georges Rodenbach que la ville assoupie reprend une renommée internationale: on redécouvre son patrimoine de grande valeur artistique et son atmosphère intime devient du même coup un atout.

La dynamique retrouvée fut confortée par la construction d'un port maritime à Zeebrugge et la gestion du développement touristique fut récompensée lorsque l'Unesco déclara tout le centre historique Patrimoine de l'humanité pour son caractère intimiste, préservé intact au fil des siècles.

En ce XXIème siècle, Bruges est devenue un lieu privilégié de culture bien vivant.

Bruges monumentale, Bruges tranquille, Bruges Européenne, Bruges surprenante, à découvrir à pied, à bicyclette, en bâteau, en calèche, bonne découverte par ce diaporama.